- Salaire non payé
- Propos racistes
- Harcèlement moral
- Menace de mort à l’encontre du délégué syndical
- Non respect du code du travail
Voilà le lot quotidien que devaient subir les salariés de chez OSCAR, restaurant « branché » à proximité de la place de la Bastille.
Certains, craquent et préfèrent démissionner plutôt que de subir plus longtemps la loi de patrons voyous.
La coupe est pleine, le 1er août les militants de la section syndicale CGT prennent le taureau par les cornes et décident de se mettre en grève sur leur lieu de travail.
Plutôt que d’accepter le dialogue, la Direction pensant décourager les grévistes, passe outre leur détermination, et décide de boucler l’entreprise.
Cette attitude conforte les grévistes dans le bien fondé de leur démarche. Ils installeront un campement devant le restaurant qu’ils vont occuper jour et nuit pendant un mois et demi.
Pendant toute cette période ils tiendront le coup avec l’appui de l’union locale CGT du 4ème arrondissement et l’union départementale.
Le conflit a été médiatisé, une forte solidarité a pris forme pour soutenir les grévistes.
Syndicats, associations, partis politiques de gauche, voisinage et passants ont apporté leur soutien moral et ont mis la main à la poche pour soutenir financièrement les grévistes et leur famille.
La combativité de la section syndicale CGT et cet élan de solidarité ont fini par payer.
En effet, le 21 septembre le tribunal du commerce désigne un mandataire judiciaire.
L’engagement est pris de régler en priorité la question des arriérés de salaires. Les patrons voyous capitulent et l’entreprise est ré-ouverte sous l’autorité de l’administrateur judiciaire.
Aujourd’hui, les salaires ont été versés, les emplois maintenus, l’employeur a été condamné pour menace de mort à verser une amende pour dommage moral. Un jugement va être prochainement prononcé pour propos racistes et harcèlement moral (la CGT du 4ème et le MRAP sont partie civile dans cette affaire).
C’est une victoire sur toute la ligne.
Le cocktail : dynamique syndicale, solidarité, action juridique au service de la lutte a payé.
Au regard du nombre de repreneurs qui se présentent aujourd’hui, nous pouvons affirmer que c’est l’action syndicale qui a aussi sauvé l’entreprise en l’arrachant des mains des voyous qu’elle a mis hors jeu.
Cette action exemplaire est un véritable encouragement pour tous les salariés à s’organiser avec la CGT dans les entreprises. Posons nous la question : que ce serait t’il passé sans la présence d’une section syndicale revendicative dans ce restaurant ?
Jean-Pierre TRICARD
UD CGT PARIS
Paris, le 21 octobre 2009